OpenSUSE Leap 15.1 a été publiée le 22 mai 2019. Voici donc un article qui décrit pas à pas l’installation d’un poste de travail basé sur l’environnement KDE. Cette installation nous servira de base pour des configurations personnalisées que nous aurons l’occasion d’aborder ultérieurement.
- Confectionner les supports d’installation
- Réinitialiser le disque dur
- Démarrer l’installation
- Partitionner le disque dur
- Terminer la configuration des paramètres
- Redémarrage initial
Confectionner les supports d’installation
Les fichiers ISO de la distribution sont disponibles sur la plateforme http://download.opensuse.org, dans le répertoire distribution/leap/15.1/iso. La distribution SuSE a connu un historique des versions quelque peu erratique, étant donné qu’on est passé de la version 13 à la version 42, puis à la version 15. Retenez juste qu’à ce jour, la version 15.1 est considérée comme la version stable officielle.
Ici, je récupère les deux fichiers ISO suivants.
Je grave ces deux fichiers respectivement sur un DVD et sur un CD. Notez que ce dernier me servira pour les machines qui ont des problèmes à démarrer sur un DVD, ce qui peut arriver de temps en temps.
Le fichier openSUSE-Leap-15.1-DVD-x86_64.iso
est hybride, je peux donc l’écrire directement sur une clé USB pour en faire un support d’installation pour les machines dépourvues de lecteur optique.
$ sudo dd if=openSUSE-Leap-15.1-DVD-x86_64.iso \ of=/dev/sdX bs=1M status=progress
Réinitialiser le disque dur
J’ai pu noter une particularité du programme d’installation d’OpenSUSE.
- Si l’on dispose d’un disque avec une table de partitions
dos
, il peut arriver que ce format soit gardé. - En revanche, si l’on part d’un disque dur dépourvu de table de partitions, le programme de partitionnement utilisera toujours une table de partitions
gpt
.
J’en conclus qu’avant de lancer l’installation à proprement parler, ce n’est pas une mauvaise idée de réinitaliser le disque dur pour partir sur des bases saines. Pour ce faire, j’utiliserai le support d’installation d’OpenSUSE, qui fait également office de système de secours.
Je démarre sur le DVD (ou la clé), j’appuie sur F2 pour sélectionner la langue française, puis je sélectionne Plus > Système de secours dans le menu principal du DVD. Pour une meilleure lisibilité de la console, j’ajoute les paramètres de démarrage nomodeset quiet vga=791
.
Voici à quoi ressemble mon disque dur.
0:rescue:~ # lsblk
NAME MAJ:MIN RM SIZE RO TYPE MOUNTPOINT
...
sda 8:0 0 40G 0 disk
├─sda1 8:1 0 8M 0 part
├─sda2 8:2 0 24.8G 0 part
├─sda3 8:3 0 13.2G 0 part
└─sda4 8:4 0 2G 0 part
sr0 11:0 1 3.7G 0 rom
Je vais me servir de l’outil de partitionnement gdisk
pour remettre à zéro ma table de partitions. Plus exactement, c’est la fonctionnalité avancée zap/destroy
qui me permettra de réinitialiser le disque.
0:rescue:~ # gdisk /dev/sda GPT fdisk (gdisk) version 1.0.1 Partition table scan: MBR: protective BSD: not present APM: not present GPT: present Found valid GPT with protective MBR; using GPT. Command (? for help): x Expert command (? for help): z About to wipe out GPT on /dev/sda. Proceed? (Y/N): y GPT data structures destroyed! You may now partition the disk using fdisk or other utilities. Blank out MBR? (Y/N): y
Et voilà un disque dur tout propre.
0:rescue:~ # lsblk
NAME MAJ:MIN RM SIZE RO TYPE MOUNTPOINT
...
sda 8:0 0 40G 0 disk
sr0 11:0 1 3.7G 0 rom
Démarrer l’installation
Je démarre sur le DVD, j’appuie sur F2 pour sélectionner la langue française, et cette fois-ci, j’opte pour Installation.
Le premier écran de l’installateur me permet de choisir la disposition de mon clavier.
Puisque je dispose d’une connexion réseau, j’active les dépôts en ligne.
Je confirme la sélection de dépôts de paquets officiels proposés par défaut.
Dans l’écran de sélection de l’interface utilisateur, j’opte pour le bureau KDE.
Partitionner le disque dur
Le schéma de partitionnement automatique proposé par l’installateur est basé sur le système de fichiers Btrfs, que je préfère éviter pour toute une série de raisons. Au lieu de cela, je vais donc opter pour le partitionnement manuel, avec un schéma de partitionnement relativement simple.
- une partition
BIOS boot
de 8 Mo - une partition
/boot
de 500 Mo et formatée enext2
- une partition principale occupant le maximum d’espace disponible sur le disque et formatée en
ext4
- une partition d’échange dont la taille est égale à la quantité de RAM de la machine
Notez que la partition BIOS boot
est nécessaire pour gérer un disque avec une table de partitions gpt
depuis un BIOS traditionnel.
Dans le menu de l’installateur, j’opte donc pour le Partitionnement en mode expert > Démarrer avec les partitions existantes et je clique sur Suivant.
Voici une petite vue d’ensemble de toutes les étapes par lesquelles il faut passer pour créer les quatre partitions.
- Partition
BIOS boot
: Onglet Partitions > Ajouter une partition > Taille personnalisée : 8 MiB > Rôle : Volume brut (non formaté) > ID de partition : Amorçage BIOS. - Partition
/boot
: Ajouter une partition > Taille personnalisée : 500 MiB > Rôle : Système d’exploitation > Système de fichiers : ext2 > Point de montage : /boot - Partition principale : Ajouter une partition > Taille personnalisée : soustraire la quantité de swap que l’on veut laisser (par exemple, passer de 59.50 GiB à 55.50 GiB si l’on veut garder 4 GiB pour la partition d’échange) > Rôle : Système d’exploitation > Système de fichiers : ext4 > Point de montage : /
- Partition d’échange : Ajouter une partition > Taille maximale (vérifier si la taille est correcte) > Rôle : Swap > Système de fichiers : Swap > Point de montage : swap
Au final, on doit se retrouver avec quelque chose qui ressemble à ceci.
Une fois qu’on clique sur Accepter, l’installateur affiche un récapitulatif des opérations de partitionnement et de formatage.
Terminer la configuration des paramètres
Nous avons fait le gros du travail avec le partitionnement. Le reste de la configuration s’effectue en quelques clics. L’écran subséquent permet de configurer le fuseau horaire.
Ensuite, on passe à la création de l’utilisateur initial. Rien de spécial à signaler ici, mais on veillera bien à décocher l’option Login automatique, qui est une aberration en termes de sécurité.
On arrive finalement à l’écran qui affiche un récapitulatif complet des paramètres d’installation. Ici, on peut éventuellement procéder aux modifications suivantes.
- Activer le service SSH
- Ouvrir le port 22 en conséquence
- Remplacer
NetworkManager
parwicked
sur un poste fixe.
Sur les machines équipées d’une carte NVidia, l’installateur affiche un avertissement relatif à l’utilisation du pilote libre nouveau
, qui peut provoquer des plantages du système (je confirme). La meilleure solution consiste ici à désactiver ce pilote en cliquant sur Je refuse et à installer le pilote propriétaire nvidia
par la suite. Pour plus de détails, on pourra lire cet article.
Dans la configuration par défaut, la distribution installe un nombre assez important de paquets. Le but manifeste du distributeur est ici d’offrir un environnement de bureau raisonnablement complet.
Redémarrage initial
Au terme de l’installation, le système redémarre automatiquement, et on se retrouve face au gestionnaire de connexion SDDM.
Une fois qu’on a pris en compte le célèbre adage selon lequel les goûts et les couleurs ne se disputent pas, on notera quand-même une configuration par défaut plutôt léchée et sobre, aux angles arrondis et à l’esthétisme tout à fait adapté à des postes de travail professionnels.
Notre poste de travail OpenSUSE Leap 15.1 KDE est installé. Il ne reste plus qu’à le peaufiner aux petits oignons, ce qui fera l’objet de notre prochain article.
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